Avec la crise sanitaire, les entreprises ont plus que jamais pris conscience de l’intérêt de mener leurs projets à distance et en direct avec des travailleurs indépendants. Pour lancer leur collaboration, l’appel d’offre ou l’offre de mission demeure la première étape et demande une attention toute particulière. Lorsqu’elle est rédigée avec soin, elle permet en effet d’attirer les meilleurs profils et d’éviter de recevoir des réponses éloignées de ses attentes. Pour ce faire, voici quelques conseils tirés d’interviews de freelances réalisés à l’occasion de notre grande enquête sur « Les grands groupes qui font rêver les freelances ».

Conseil #1 : présenter l’ambition du projet 

Pour commencer, il ne faut pas négliger de présenter la vision dans laquelle s’inscrit la mission proposée. Même si cela paraît aller de soi, mettre l’ambition du projet et son impact en avant est la meilleure façon de retenir l’attention des travailleurs indépendants. D’autant plus que chaque freelance a ses motivations propres : faire preuve de créativité, exprimer un savoir-faire, assouvir une soif de challenge, sentir l’impact direct et positif de ses actions…  En témoigne Alexis Minchella, freelance en copywriting BtoB et créateur de « Tribu Indé »: « Le plus important est l’impact du projet proposé : est-ce qu’il s’agit d’une mission “banale” de day to day ou un projet qui mènera à de grosses transformations en interne comme en externe.» 

Conseil #2 : être le plus transparent possible sur le TJM 

Bien entendu, une offre affichant clairement le TJM a plus de chances d’atteindre sa cible. Selon les freelances eux-mêmes, il est important d’être clair le plus tôt possible sur la rémunération de la mission proposée. Pour certains, c’est même le TJM qui est à l’origine de leur décision d’accepter ou non une offre. Chams Sallouh, freelance dans la data, coach et recruteur de freelances, souligne ainsi « TJM, celui-ci aussi doit être établi immédiatement de façon honnête avec une fourchette claire. » Dans cette même réflexion, les travailleurs indépendants apprécient quand la société assure que le délai de paiement sera respecté et les process fluides. 

Conseil #3 : exposer l’impact RSE de la mission

Parmi les critères que les travailleurs indépendants prennent en compte lors de leur choix de mission, on retrouve l’impact positif de l’entreprise et par extension celui de la mission. En effet, l’enjeu sociétal et environnemental est devenu une véritable tendance de fond depuis quelques années, surtout auprès des profils juniors. Ils vont donc naturellement privilégier les sociétés affichant une forte préoccupation pour les enjeux de Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE). Aussi, si la marque employeur englobe dans sa communication des valeurs allant dans ce sens, les chances que les profils les plus sollicités se tournent vers l’entreprise concernée augmentent. Hannah Peters freelance et fondatrice de Digi Atlas, un organisme de formations de marketing digital, postule d’ailleurs à ce sujet que « le travail doit désormais être en lien avec les valeurs personnelles de chacun et doit répondre à la quête de sens menée par les individus. » Les sociétés émettrices d’appels d’offres ne peuvent donc plus omettre ce sujet important si elles veulent s’assurer une certaine attractivité. 

Conseil #4 : offrir une réelle flexibilité 

Depuis la crise sanitaire qui a montré les bienfaits du travail à distance, les freelances rechignent de plus en plus à s’imposer des heures de transport jugées non-nécessaires pour rejoindre les bureaux. La question du télétravail est même devenue primordiale pour beaucoup d’entre eux qui ne comprennent pas les raisons qui amènent les entreprises à imposer leur présence sur site. Chams Sallouh affirme dans ce sens qu’« il faut être transparent sur ce point et établir dès le début du process de recrutement quelle est la flexibilité proposée. » C’est aujourd’hui une certitude : en faisant l’impasse sur ce sujet crucial, l’entreprise risque de faire fuir nombre de profils intéressants. 

Conseil #5 : garantir un process simple  

Dernier point et non des moindres : la simplicité des démarches administratives et de l’onboarding qui se trouve au cœur des critères de sélection de mission pour les travailleurs indépendants. Pour Alexis Minchella : « le process en amont de la mission est souvent beaucoup trop lourd chez les grandes entreprises en comparaison avec des plus petites structures. Il faut lire des tonnes de documents, renégocier, passer par une entreprise tierce pour se faire référencer, il y a quarante rendez-vous avant d’avoir une réponse finale… » Son avis rejoint celui de beaucoup d’autres freelances qui voient dans la lourdeur administrative un facteur bloquant lors de leur prise de décision concernant une mission. Pour certains, le temps demandé par l’entreprise avant même de commencer une mission est d’autant plus problématique lorsque d’autres opportunités se présentent sur la même période. Au moment de rédiger l’offre, il faut donc garder à l’esprit de mettre en avant la simplicité des process de contractualisation. Cette précaution ne manquera pas d’augmenter son attractivité auprès de la cible. 

En bref, les nouvelles exigences des travailleurs indépendants, conscients du besoin croissant de freelances des entreprises, se calquent sur leurs valeurs et leur désir de liberté au travail. Les sociétés ne peuvent aujourd’hui plus se permettre d’ignorer leurs attentes en matière de RSE et de flexibilité par exemple. Elles doivent donc revoir leurs appels d’offre ou offre de mission pour se montrer plus attractives qu’autrefois et gagner la faveur des meilleurs talents.