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« Je trouve encore qu’il y a peu d’inclusion et de diversité dans les recrutements freelances », Mélanie Duclos 

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Freelance en prospection et communication BtoB pour des projets à impact portant sur l’environnement et le social, Mélanie Duclos s’est spécialisée sur LinkedIn. En plus de ses activités, elle est engagée sur la place des femmes et de la diversité dans cet écosystème.Pour notre étude « Les grands groupes qui font rêver les freelances ? », elle nous explique ce qui la pousse à se tourner en priorité vers les petites entreprises. 

Dans notre étude, nous observons que les freelances se révèlent le plus souvent indécis quant à leur préférence sur la taille des entreprises dans lesquelles ils souhaiteraient travailler. Pourquoi les grands groupes n’emportent pas leur adhésion, selon vous ?  

En quittant le salariat, je n’avais pas envie de retrouver le côté long process, multiples validations et nombreuses réunions que peuvent avoir les grandes entreprises. Faire valider à un tel, un tel, cela peut vit devenir épuisant… Assez naturellement, je me suis dit que si je me lançais avec des grands groupes, j’aurais à nouveau à faire face à cette lourdeur administrative. 

Également, je voulais éviter le sentiment d’être un énième maillon dans la chaine. Dans les petites entreprises, on a l’impression d’avoir un vrai impact et de faire la différence en tant que freelance. C’est quelque chose de valorisant que je recherche toujours. 

Enfin, en travaillant en freelance pour les petites entreprises, je reçois plus de reconnaissance. On crée des liens assez forts ensemble car la structure est suffisamment petite pour que je puisse connaitre tous les collaborateurs. In fine, je sens que je fais partie de l’équipe, ce qui serait moins le cas dans une grande entreprise où tout est très processé et formel. 

Les résultats de notre enquête montrent qu’à l’heure de choisir une mission, les freelances positionnent l’intérêt du projet comme critère numéro un, avant même la rémunération. Et vous, personnellement, quel est le critère qui vous fait choisir une entreprise ?  

Le sens. J’en ai fait ma niche et je communique sur le fait que je ne travaille qu’avec des entreprises de ce secteur. Lorsque je me suis lancée, j’ai tout de suite ciblé les TPE ou PME à impact environnemental ou social. Personnellement, cela m’intéresse davantage car cela donne plus de sens à mon métier. En effet, en tant que communicante, si je ne suis pas alignée avec ce que fait l’entreprise, c’est compliqué de trouver l’inspiration.  

Je priorise également les entreprises passionnées par ce qu’elles font, mais n’ayant pas encore une expertise assez forte en communication. Mon métier de communicante leur apporte alors une réponse concrète à un vrai besoin. Et elles répondent en échange à mon besoin de mettre mes compétences au service du sens. 

Pour les entreprises plus importantes et avec plus de budget, je prends en compte qu’elles touchent plus de monde et donc que cela me permet d’avoir un impact plus large. Toutefois, je reste vigilante sur le greenwashing.  

Pour quelles raisons accepteriez-vous de travailler pour une structure plus grande ? Quels progrès peuvent faire les grands groupes afin d’améliorer leur attractivité auprès des freelances ? 

Ce qui pourrait me pousser à travailler avec un grand groupe serait des modalités très claires dès l’annonce. Par exemple, que le budget ou les modalités de travail soient clairement écrites permettrait de filtrer plus rapidement. D’autre part, je souhaiterais voir qu’ils ont travaillé la fiche de poste et donc que je sache directement à quoi m’attendre 

Un onboarding prévu juste pour les freelances serait aussi un vrai plus. Cela permettrait de ne pas passer son temps à chercher l’info, les premières semaines, et ainsi de prendre rapidement la mission en main.  

Enfin, j’aimerais dire que je trouve qu’il y a encore peu d’inclusion et de diversité dans les recrutements freelances. Le freelance le plus recruté est un développeur et on a toujours du mal à trouver des développeuses. Je pense que ce problème est dû à la manière de rédiger les offres et c’est un sujet dont les grands groupes pourraient s’emparer. Ils n’en ressortiraient qu’enrichis.