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« Les grandes entreprises ont encore du mal à différencier les freelances et les salariés. » Nolwenn Nasri

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Freelance plurielle aidant les startups et PME à repenser l’UX et l’UI design de leurs produits digitaux, Nolwenn Nasri propose aussi une formation destinée à celles et ceux qui veulent devenir UX/UI Designer Freelance. D’autre part, elle organise des séminaires entre indépendants et des week-ends de déconnexion entre femmes. Très présente sur LinkedIn et Youtube, elle créé du contenu en lien avec toutes ses activités. Pour notre étude Les grands groupes qui font rêver les freelances, elle nous partage les raisons qui la poussent à délaisser les grands groupes.

Notre enquête révèle que les freelances sont majoritairement indécis sur la taille des entreprises pour lesquelles ils souhaitent travailler. Et vous préférez-vous les grands groupes ou les petites structures ?

Je préfère les petites structures, notamment pour la liberté et le changement que les missions courtes qu’elles proposent le plus souvent impliquent. Je travaille dans un milieu créatif, donc changer est idéal pour nourrir sa créativité.

Je préfère aussi travailler pour des petites entreprises car je sens que j’ai plus de poids et qu’on me considère plus. Quand les startups cherchent un freelance, on a l’impression que c’est un recrutement. Ils prennent vraiment le freelance au sérieux, ils lui font un appel d’offre clair, ils lui parlent de l’entreprise et de la vision. Et une fois entré dans l’entreprise, le freelance peut s’adresser directement au décideur.

A contrario, les grands groupes ne prennent pas le temps de se vendre. Or, s’ils veulent attirer des bons freelances, cela va dans les deux sens. A plusieurs niveaux, on sent qu’ils considèrent le freelance comme une ressource parmi tant d’autres alors que quand les plus petites entreprises débloquent du budget, cela a un impact très fort. Et on a donc une place plus importante.

Enfin, côté grands groupes, on trouve beaucoup de strates de validation et une hiérarchie plus lourde, ce qui rend les choses plus difficiles à changer. Cela va de pair avec peu de souplesse dans les conditions de travail : le présentiel à plein temps, les horaires fixes, le fait de prévenir à l’avance quand on veut prendre des jours off… le tout s’apparente à du salariat. Les grandes entreprises ont encore du mal à différencier les freelances et les salariés. Pour les plus petites structures, en revanche, cela dépend de l’âge moyen ou du secteur de l’entreprise. Je ne connais pas de grands groupes proposant du télétravail complet alors qu’il existe des petites entreprises qui se sont construites dans ce sens.

Nous avons vu dans notre étude que l’intérêt est ce qui prime pour les freelances en recherche de mission. Et pour vous, quels sont les critères les plus importants ?

Le budget. De là tout découle. Si j’ai des clients qui sont prêts à payer, c’est que ce sont des entreprises assez matures pour mettre cette somme et c’est plus intéressant en tant que freelance d’intervenir à ce moment-là. Plus encore, quand le client est prêt à payer ce que le freelance demande, cela veut dire qu’il le respecte et comprend l’impact de son travail. On ne sera donc pas dans une relation de prestataire hiérarchique où le freelance est là pour faire de l’exécution. Au contraire, on cherche à le laisser exprimer pleinement ses compétences ; c’est une marque de confiance.

Mes critères ne concernent donc pas le projet en lui-même mais plutôt la capacité à faire confiance ainsi que la reconnaissance qui va avec, donc le budget que l’on nous accorde

Les freelances ont encore recours massivement au bouche-à-oreille selon notre étude. Avez-vous vous-même fait ou reçu des recommandations ?

Oui j’ai reçu et donné une recommandation. C’est ce qui m’a permis de me lancer en tant que freelance et de travailler pour un grand groupe. J’étais rattachée à une agence pour laquelle j’avais fait un stage et cette agence ma coopté sur une mission de refonte du site d’AXA. Je trouve très formateur de travailler pour les grands groupes. C’est d’ailleurs ce que je recommande pour les jeunes freelances. L’entreprise est déjà formée, les projets sont bien définis, on se sent accompagné et in fine, cela apporte une belle référence. C’est l’idéal pour bien démarrer !