Les entreprises sont de plus en plus nombreuses à entamer une transformation profonde vers le Positive Impact. Face à l’urgence climatique et aux nouvelles obligations réglementaires, celles-ci se voient contraintes : leurs achats doivent devenir responsables. La fonction Achats, en tant qu’interface directe avec les fournisseurs, est en première ligne de cette transformation. C’est dans ce contexte que les "achats responsables" prennent tout leur sens.
Mais que recouvre exactement cette notion, et comment passer à l’action ?
Qu’appelle-t-on "achats responsables" ?
Les achats responsables regroupent l’ensemble des pratiques qui visent à réduire les impacts négatifs des achats sur l’environnement et la société, tout en générant de la valeur à long terme pour l’entreprise et ses parties prenantes. Ils concernent tous les types d’achats (directs, indirects, stratégiques ou courants) et considèrent l’intégralité du cycle de vie d’un produit ou service.
Exemples d’initiatives d’achats responsables :
• Privilégier des fournisseurs labellisés ou certifiés (Ecovadis, BCorp, ISO 14001...)
• Utiliser des matériaux recyclés ou éco-conçus dans la chaîne de production
• Mettre en place une politique de Travel Management responsable, en limitant les déplacements ou en favorisant les transports à faible impact
• Collaborer avec des entreprises d’insertion professionnelle ou du secteur protégé
• Choisir des data centers éco-responsables pour héberger ses infrastructures numériques
• Intégrer des fournisseurs locaux ou issus de TPE/PME pour soutenir l’économie de proximité
• Mettre en place un pourcentage d’achats minimum auprès d’acteurs engagés ou diversifiés (inclusion, handicap, égalité des chances)
Pourquoi les achats responsables sont devenus une priorité stratégique
Les achats responsables permettent aux entreprises de réduire leur empreinte environnementale et de contribuer à un développement économique plus juste et plus inclusif. En intégrant des critères sociaux et environnementaux dans le processus de sourcing, ils transforment la fonction Achats en levier stratégique pour opérer un changement durable.
Au cœur de cette transformation, les achats sont également devenus un levier puissant de décarbonation. Selon la conférence du Conseil National des Achats et de MEOGROUP sur la décarbonation des Achats, ce sont les décisions d’achats, qui sont au cœur des flux économiques, qui permettent d’avoir l’impact le plus direct sur la réduction des émissions carbone de l’entreprise.
Où en est-on ? Les chiffres clés des achats responsables
En 2024, 93 % des organisations affirment avoir engagé une stratégie d’achats responsables, mais seules 62 % disposent d’une politique formalisée, et 41 % ont pris des engagements publics et chiffrés, selon le 15ᵉ baromètre de l’ObsAR. Ces chiffres confirment l’écart entre les ambitions et la mise en œuvre opérationnelle.
Les entreprises pionnières ont rendu publiques leurs feuilles de route RSE, incluant un volet achats responsables. On assiste donc à une prise de conscience générale, mais encore trop souvent déconnectée d’une mise en œuvre réelle.
Les grandes tendances en matière d’achats responsables
1. La professionnalisation de la fonction
Des postes dédiés (acheteurs responsables, CSR buyers, etc.) voient le jour. Ces experts sont chargés de piloter la transformation RSE des achats, d’animer les fournisseurs et d’assurer une veille réglementaire et stratégique. De plus en plus de directions achats mettent en place des formations internes pour faire monter leurs équipes en compétences sur ces sujets.
2. Le sourcing responsable devient la norme
Des critères RSE sont progressivement intégrés dans les appels d’offres, avec des systèmes d’évaluation, des audits sur site, ou des certifications à l’appui. Les grandes entreprises exigent souvent un score RSE minimum de leurs fournisseurs. En parallèle, elles s’engagent via des chartes de relations fournisseurs responsables, qui encadrent par exemple les délais de paiement ou les bonnes pratiques contractuelles.
3. La co-construction avec les fournisseurs
De plus en plus d’entreprises impliquent leurs fournisseurs dans leur démarche RSE via des projets de co-innovation. Renault et Suez, par exemple, ont investi 140 millions d’euros dans The Future is Neutral, une usine de recyclage et reconditionnement de véhicules, afin d’intégrer davantage de matériaux issus de la fin de vie dans les nouveaux process automobiles, illustrant une volonté de transformer en profondeur des chaînes de valeur entières.
4. La labellisation comme preuve d’engagement
Le label RFAR (Relations Fournisseurs & Achats Responsables), délivré par la Médiation des entreprises et le CNA, distingue les entreprises ayant mis en place des pratiques équilibrées avec leurs fournisseurs. Il s’appuie sur la norme ISO 20400, devenue une référence internationale pour structurer une politique achats responsable.
5. Un reporting de plus en plus exigeant
Le reporting RSE s’institutionnalise avec des KPIs chiffrés, des indicateurs d’impact, et des tableaux de bord partagés. Cela permet de mesurer les progrès, de rendre des comptes aux parties prenantes, et d’éviter les démarches symboliques ou le greenwashing. De nombreuses entreprises intègrent désormais ces données dans leur reporting extra-financier ou dans leur stratégie climat.
Focus : vers des achats de prestations intellectuelles plus responsables
Les achats de prestations intellectuelles (ou Professional Services Procurement) représentent une part croissante des dépenses des entreprises. Pourtant, les critères RSE y sont encore peu appliqués. En raison de la tension sur les talents, les entreprises hésitent souvent à ajouter des contraintes à leur processus de sourcing.
Et pourtant, il est tout à fait possible d’intégrer des pratiques responsables à cette catégorie :
• Préférer des cabinets ou freelances évalués positivement sur leur impact RSE
• Favoriser la diversité, l’inclusion, ou encore l’emploi de personnes en réinsertion ou en situation de handicap
• Intégrer des clauses sociales ou environnementales dans les contrats-cadres ou les appels d’offres
• Mettre en place une cartographie des fournisseurs en fonction de leurs engagements environnementaux ou sociaux (vous pouvez par exemple consulter notre Cartographie des compétences inclusives ici)
C’est une démarche encore en construction, mais essentielle pour aligner toutes les catégories d’achats sur la stratégie globale RSE.
Comment mettre en place une politique d’achats responsables ?
La mise en place d'une politique d’achats responsables ne s’improvise pas. Elle suppose une volonté stratégique, un pilotage rigoureux et un engagement transversal de toute l’organisation. La conférence du Conseil National des Achats et MEOGROUP sur la décarbonation des achats propose une méthode structurée en trois étapes : engager, mesurer et agir. Mais comment cela se traduit-il concrètement sur le terrain ?
Engager
Tout commence par une prise de conscience collective. Il s’agit de faire comprendre, en interne comme en externe, pourquoi les achats responsables sont devenus incontournables : urgence climatique, pression réglementaire, attentes des clients et des investisseurs, mais aussi enjeux de réputation. L’impulsion doit venir du plus haut niveau. La direction achats peut alors désigner un ou plusieurs référents Achats Responsables, en lien avec la direction RSE, afin de piloter une feuille de route claire. Celle-ci doit s’appuyer sur des objectifs chiffrés, définis avec les parties prenantes et partagés en interne.
Pour garantir l’efficacité de la démarche, les acheteurs mais aussi les prescripteurs doivent être formés et sensibilisés. L’engagement passe aussi par un dialogue actif avec les fournisseurs, qu’il s’agisse de panels stratégiques, d’ateliers de co-construction ou de chartes d’engagement. Une gouvernance solide et transverse, qui inclut achats, finance, juridique, RH et RSE, permet enfin de créer une dynamique durable.
Mesurer
Deuxième pilier : la mesure. Impossible de piloter une stratégie RSE sans indicateurs solides. La première étape consiste à cartographier les achats, en évaluant leur empreinte carbone (notamment le Scope 3) et leur exposition aux risques sociaux ou environnementaux. Cette analyse permet de prioriser les catégories d’achats à fort impact.
Ensuite, il convient de construire une grille d’analyse fournisseurs incluant des critères ESG (environnement, social, gouvernance), de mettre en place des indicateurs de performance (part des achats durables, part de fournisseurs notés, émissions évitées, etc.), et de suivre leur évolution dans le temps. Les audits fournisseurs, les autoévaluations ou les plateformes de notation comme EcoVadis sont autant de leviers pour structurer cette évaluation. Cette étape est clé pour objectiver les efforts, mais aussi pour éviter les actions purement déclaratives.
Agir
Une stratégie d’achats responsables ne prend tout son sens que si elle se traduit par des actions concrètes. Ces actions doivent être à la fois ambitieuses et réalistes. Il peut s’agir de privilégier des fournisseurs certifiés ou engagés (ISO 14001, ISO 50001, EcoVadis, BCorp, etc.), d’intégrer des clauses RSE dans les contrats et appels d’offres, ou encore de revoir les critères d’évaluation des acheteurs pour y intégrer des objectifs RSE.
D’autres leviers peuvent être activés : achat local, circuits courts, limitation des déplacements professionnels, digitalisation, ou encore co-innovation avec les fournisseurs pour créer des solutions plus responsables. Certaines entreprises lancent aussi des démarches de labellisation (comme le label RFAR), ou intègrent les résultats achats responsables dans leurs reportings extra-financiers. Dans tous les cas, il est essentiel de documenter les progrès, de communiquer en interne comme en externe, et de montrer l’impact réel des engagements pris.
Les achats responsables ne relèvent plus d’un effet d’annonce, mais doivent être intégrés dans la stratégie d’entreprise, soutenus par la direction générale, portés par les acheteurs, et partagés avec l’ensemble des partenaires de la chaîne de valeur.
LittleBig Connection, un partenaire pour vos achats responsables
Chez LittleBig Connection, nous accompagnons les entreprises dans leur démarche d’achats responsables de prestations intellectuelles. Nous mettons à disposition :
• Une calculatrice carbone, développée en interne, pour mesurer les émissions de chaque mission (Scope 3, c’est-à-dire les émissions indirectes générées par les prestations achetées, comme les déplacements, l’utilisation d’équipements ou la consommation numérique) et intégrer les données dans le reporting climat de l’entreprise
• Un statut « éco-certifié » pour identifier facilement les prestataires engagés, selon des critères reconnus : ISO 14001, ISO 50001, ISO 14064, un score EcoVadis supérieur à 70/100, ou un label BCorp ou LUCIE 26000
• Une interface intuitive de pilotage, qui permet de visualiser les KPIs d’achats, de suivre les engagements, d’exporter les données RSE et de fluidifier la collaboration entre toutes les parties prenantesNotre mission : créer un lien durable et transparent entre les grandes organisations et les nouveaux modèles de travail, en intégrant systématiquement les enjeux RSE dans les projets IT, Tech et Transformation.
Conclusion
Les achats responsables sont bien plus qu’un effet de mode : ils constituent un levier de transformation majeure pour les entreprises. S’ils restent encore hétérogènes selon les catégories d’achats, leur généralisation est en marche. En repensant leurs pratiques d’achats à l’aune des enjeux climatiques et sociétaux, les directions achats prennent une place centrale dans la réinvention du modèle de performance des entreprises.
Et si vous engagiez votre organisation dans une démarche achats responsables dès aujourd’hui ? Contactez nos équipes ou découvrez notre offre Connect for Good pour commencer.
